1 Mai 2015
Le 1er mai est perçu par certains comme la fête du muguet, par d'autres comme la fête du travail. Qui a tort, qui a raison ? Les deux serions nous tentés de dire, mais avec des différences notables.
Le 1er mai s'inscrit dans le cadre des luttes ouvrières de la fin du 19è siècle. Réunit à Paris en juillet 1889, le 2è Congrès de l'internationale socialiste sur proposition de Raymond Lavigne, syndicaliste, et membre du parti ouvrier français décide de faire du 1er mai une journée pour la réduction de la journée de travail à huit heures en hommage aux victimes de la manifestation du 1er mai 1886 à Chicago. Un an plus tard, Jules Guesde invente le terme "fête du travail".
Il va s'écouler encore beaucoup de temps avant l'officialisation de la "Fête du travail". Un premier pas est fait le 23 avril 1919 lorsque le Sénat ratifie la journée de 8 heures et fait du 1er mai une journée chômée. Le 24 avril 1941 le maréchal Pétain instaure "la fête du travail et de la concorde sociale" substituant à l'églantine rouge (symbole révolutionnaire) par le muguet.
La fête du travail disparaît avec la libération. En avril 1947 sur proposition du député socialiste Daniel Meyer avec le soutien du Ministre du travail Ambroise Croizat, le 1er mai est à nouveau "journée chômée et payée". C'est le 29 avril 1948 qu'est officialisée la dénomination "fête du travail". Mais celle-ci est suspendue dans les années 50 et 60 en raison des guerres d'Indochine et d'Algérie. Il faut attendre le 1er mai 1968 et la révolte estudiantine pour renouer avec la tradition.
La tradition du muguet du 1er mai remonte à la Renaissance lorsque, dans la Drôme, le Chevalier Louis de Girard offrit un brin de cette fleur à Charles IX et Catherine de Médicis. Le ci-devant roi de France promet alors de pérenniser ce geste autour de lui.
En 1793, le député conventionnel Fabre d'Eglantine, auteur du calendrier républicain a proposé une "fête du travail" le troisième jour des "Sansculottides" (7 floréal de l'an 1 ou 26 mai) en y associant le muguet comme emblème.
La tradition du muguet de mai se perd, puis est relancée en 1895 par le chansonnier Félix Mayol. Celui-ci s'était vu offrir par Jenny Cook (une fan), un brin de muguet à la place d'un camélia, fleur des élégants de l'époque. En hommage à Félix Mayol, depuis 1921, le rugby club toulonnais orne son maillot du célèbre liliacée. A la "Belle ép>oque", les couturiers avaient pris l'habitude d'offrir du muguet aux petites mains de leurs ateliers. Christian Dior en a fait l'emblème de sa maison de couture. La tradition s'est ensuite répandue avec l'avènement des congés payés. A Six-Fours, depuis 1995, le 1er mai est aussi l'occasion d'un pélerinage à Notre-Dame du Mai, chapelle édifiée par les Pénitents gris en 1625 rendant hommage à la Vierge Marie pour la protection accordée lors du terrible orage ayant mis le feu à la tour de garde le 3 mai de la même année.
Texte et photo L51
Remerciements à la boutique La Poz Fleurs (Rue de la République) pour l'autorisation de photographier.